FNSEA = pourquoi il n'y a presque plus rien sur les étals
Tout fout l'camp ?
Décidément rien ne va plus ! Au point qu’on se demande s’il ne faudrait pas rebaptiser ce blog « Tout fout l’camp ! » Ca serait peut être plus approprié que « Restons Correct ! ». Jugez en vous-même : y’a pas que le socialisme et le Club Med qui partent en quenouille, le syndicalisme ça ne marche plus non plus ! Même plus en rangs serrés entre République et Nation.
Mais où sont les cortèges d’antan ? Hier à Paris le spectacle était bien tristounet : un « grand » défilé unitaire clairsemé comme une maison de retraite après une canicule. On en serait presque navré pour les vieux camarades, les purs, les durs, ceux qui d’ordinaire ne perdent pas une occasion de louer les vertus de la lutte unitaire contre les « mauvais coups » du gouvernement, du patronat, de l’ultralibéralisme...
Ce n’est pas parce que Mailly et Thibault sont toujours aussi bien peignés qu’il n’y a pas de quoi se faire des cheveux pour eux ! Comment espérer après ça que le gouvernement ré-ouvre grand les vannes de la création de ces emplois publics qui font la force du syndicalisme à la française ?
Un espoir pourtant : il n’aura sans doute pas échappé à la perspicacité de nos lecteurs qu’il subsiste au moins un secteur syndical qui résiste. Et plutôt bien en plus ! Il s’agit évidemment du syndicalisme agricole. Ca a beau être rien qu’des péquenots, eux au moins ils ont compris qu’en France il était beaucoup plus profitable de s’en prendre à la bouffe via sa distribution qu’à un gouvernement dont tout le monde sait que, face à la crise, sa marge de manœuvre est au mieux très étroite.
Panem et circenses, comme on disait dans l’temps. Sauf qu’en temps de crise, le pain ça pèse décidément plus lourd dans la balance politique que le vieux cirque des défilés unitaires. Voilà au moins une nouvelle qui devrait faire plaisir aux pourfendeurs de « l’Etat Spectacle ».
De fait, il aura suffi à la F.N.S.E.A. de bloquer quelques hypermarchés et quelques entrepôts pour que Michel Barnier s’engage à rétablir illico le contrôle des prix et le flicage économique. Comme pendant l’occupation. Aavec en perspective tickets de rationnement et marché noir. D’ici à ce que ce soit Jean-Michel Lemétayer, cet autre grand boute-en-train, qui lui succède au ministère de l’Agriculture quand il aura réintégré ses quartiers bruxellois…
Si les autres organisations syndicales n’ont pas compris ce qu’il y avait désormais lieu de faire pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités et faire aboutir leurs justes revendications, faudra pas après qu’ils viennent pleurnicher dans les médias.
C’est vous qui voyez camarades ! Attention cependant à ne pas vous laisser déborder par l’enthousiasme militant de la base : bloquez Leclerc et consorts tant que vous voudrez mais ne touchez pas au p’tit commerce de la (vraie) galette-saucisse !