Assez de cinéma sur la vidéosurveillance

Commme quoi la surveillance a du bon, a condition de ne pas tomber dans l'extrème.

"Assez de cinéma sur la vidéosurveillance"

(Article Copyright Intégral 12-2009 : Le Figaro)

 

Assez de cinéma sur la vidéosurveillance

L'Inspection générale de l'administration a remis cet été au ministre de l'Intérieur une étude sur l'impact de la vidéosurveillance dans la lutte contre la délinquance. Les conclusions sont positives : dans les villes équipées de caméras, celle-ci recule deux fois plus vite qu'ailleurs ; et les statistiques des violences physiques y augmentent deux fois moins rapidement. Constat qui ne suffira pas à réduire au silence les beaux esprits qui dénoncent la dérive orwellienne de notre société et qui redoutent de voir partout l'œil inquisiteur de Big Brother.

Cette résistance droit-de-l'hommiste explique, en grande partie, le retard français dans l'usage de la vidéoprotection. À l'ère du numérique et de la révolution des systèmes d'information, certains voudraient encore que nos policiers travaillent comme au siècle de Vidocq. Atteinte à la vie privée ? Comment peut-on avoir peur d'être filmé un quart de seconde dans la rue quand on est fier de se montrer sur webcam à la Terre entière ou de déballer ses sentiments à des inconnus sur Facebook ? Certes, dans un cas, c'est à « l'insu de son plein gré » ; dans l'autre, on a le choix de ne pas s'exposer.

L'explosion de la délinquance est un des grands défis posés à notre époque. Elle se double de la menace terroriste que les attentats du 11 septembre 2001 ont amplifiée. Ces deux fléaux perturbent la vie des démocraties, fondées sur le respect sourcilleux des libertés publiques et individuelles. Il convient donc de concilier deux nécessités : se protéger de la violence et protéger son indépendance. Les deux ne sont pas incompatibles dès lors que la raison l'emporte sur la passion. Et la mauvaise foi.

Entendre le PS critiquer « l'obsession sécuritaire » de la droite est, à cet égard, instructif. On comprend mieux le rejet des électeurs et la fracture qui sépare les théoriciens de la Rue de Solferino des élus locaux socialistes. Comment Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national du PS en charge de la sécurité, par ailleurs professeur de droit, peut-il s'accorder avec le maire de Lyon, Gérard Collomb ? Le premier fustige les tentations liberticides du gouvernement, le fichage, qu'il prétend systématique, la vidéosurveillance, quand le second se félicite du bon équipement en caméras de la capitale des Gaules. L'un théorise dans un monde virtuel, l'autre connaît la réalité du terrain. Collomb n'est pas le seul maire de gauche, loin s'en faut, à vanter les mérites de la vidéoprotection, présente aujourd'hui dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants.

La vidéosurveillance doit, bien sûr, se développer dans un cadre légal. Il reste à trouver. On peut, par exemple, s'interroger sur la pertinence d'un avis figurant dans un récent rapport parlementaire. Il recommandait que le public soit prévenu de la présence de caméras dans les lieux qui en sont dotés. N'est-ce pas contradictoire avec le but recherché ?



23/08/2009
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